Monday, July 25, 2011

Faire l'opposé

Le texte suivant est un article de Marshall Govindan Satchidananda, à propos de la non-violence comme première de toutes les pratiques yoguiques recommandées par Patanjali dans ses Yoga Sutras (un des textes fondateurs et unificateurs du Yoga tel qu’on le comprend aujourd’hui). Vous trouverez de nombreuses publications de M.G. Satchidananda, remarquable enseignement profondément dédié à la recherche et à la transmission de la tradition originale du Yoga, sur http://www.babajiskriyayoga.net/french/bookstore.htm .
Faire l’opposé : les yamas et ahimsa
Par M.G. Satchidananda
Les novices du Yoga sont souvent surpris d’apprendre que la plupart de ce que nous faisons dans le Yoga est intentionnellement l’opposé de ce que notre nature humaine nous motiverait généralement à faire. A côté des exemples évidents, comme de rester conscient quand les yeux sont fermés plutôt que de dormir, ou de se tenir sur la tête plutôt que sur nos pieds, le Yoga nous demande de nous conduire à l’opposé de notre comportement social naturel. Ce ne sont pas seulement des injonctions morales ou éthiques, comme dans un contexte religieux, cela a une fonction utilitaire.
Dans cet éditorial, premier d’une série de cinq articles, je démontre comment le Yoga nous demande de transformer notre nature humaine. La base pour cela repose sur les yamas, ou les réfrènements sociaux prescrits par Patanjali. Elles sont des observations très pratiques et importantes qui facilitent aussi bien la réalisation de Soi que la transformation de notre nature humaine. En suivant les Yamas, le mental du pratiquant est apprivoisé et devient un conduit pour l’expérience sans entraves de la plus grande conscience, du Divin, du Véritable Soi. Cet objectif est exprimé de cette manière :
Le Yoga, c’est la cessation (de l’identification avec) les fluctuations (arrivant dans la) conscience. Alors le témoin demeure dans sa véritable nature propre.
Patanjali’s Yoga Sutras : 1.2-1.3
Cela est aussi élaboré depuis une perspective plus mentale et émotionnelle par le divin Krishna à son disciple Arjuna :
Une personne dont l’esprit est non perturbé par la tristesse, qui ne désire plus ardemment les plaisirs, et qui est libre de l’attachement, de la peur et de la colère, une telle personne est un éclairé d’une sagesse stable.
Bhagavad Gita : 2.56
Les réfrènements sont la non-violence, la véracité, le fait de ne pas voler, la chasteté et de ne pas être cupide.
Yoga Sutra : 2.30
Et dans le verset suivant (2.31) Patanjali affirme que les cinq pratiques constituent le « Grand vœu » de la discipline morale :
Ce Grand Vœu est universel, non limité par la classe, la place, le temps ou les circonstances.
Un autre Siddha immortel, Tirumoolar, conseille un grand nombre de réfrènements :
Il ne tue pas, il ne ment pas, il ne vole pas,
De vertus marquées il est bon, doux et juste ;
Il partage sa joie, il ne connaît pas de défaut ;
Il ne voit, ni n’envie

Tirumandiram : 554
Dans ce premier article, nous concentrerons notre attention sur le premier yama mentionné par Patanjali, ahimsa, qui est la non-violence. C’est important de comprendre que les yamas sont en liés les uns aux autres, et aussi avec les niyamas, ou les observances disciplinées. Par exemple, le niyama du contentement (santosha) nous protégera du vol. De plus, voulant dire « réfrènement », yama est aussi le nom du Roi de la Mort, qui rappelle à l’esprit qu’il doit y avoir une mort à l’ignorance, laquelle est la source de l’égoïsme, de l’attachement et de la répulsion.
En pratiquant ces réfrènements, le corps subtil et ses canaux d’énergie sont purifiés, permettant à plus d’énergie et de force de vie de couler au travers d’eux, ainsi qu’à faciliter le mouvement vers le haut de la Kundalini au travers des chakras.
Nous sommes tous ennuyés par des obstacles et des problèmes alors que nous nous tournons vers le divin, pour attirer notre plus haut potentiel. Il est nécessaire d’examiner constamment nos pensées, nos mots et nos actions avec conscience et discrimination – vous pourrez alors arriver à la compréhension des causes des problèmes et des obstacles qui surviennent, et par quels moyens ils peuvent être évités. En tournant votre attention vers l’intérieur (conscience de Soi) pour observer les obstacles intérieurs, les pensées et les sentiments, les obstructions seront révélées. Vous pourrez prendre conscience de ce qui agite l’esprit et de ce qui voile la vérité.
Ahimsa : la non-violence.
Dans l’état d’union divine, Samadhi, les sages yoguiques ont unanimement exprimé que toute vie est une. Si nous visons cette réalisation, nous devons affirmer cette unicité et  cette union par le fait d’être bienfaisant, compatissant et respectueux envers tous les êtres vivants en pensée, mot et action.
Ahimsa est bien plus que le fait de ne pas tuer, bien plus que l’injonction Biblique : « vous ne tuerez point ». Pour vivre en ahimsa, il est important de développer une attitude de parfaite innocuité avec de l’amour positif et du respect envers toute vie, pas seulement dans nos actions, mais dans nos pensées et mots aussi. Avec la perfection de l’ahimsa, on réalise l’unité et l’unicité de toute vie et on atteint l’amour universel, la paix et l’amour. Avec une pratique parfaite de ahimsa, on s’élève au-dessus de la colère, de la haine, de la peur, de l’envie et de l’attachement. En conséquence, notre conscience devient purifiée. En cultivant l’opposé de himsa c’est-à-dire en cultivant le pardon, nous pouvons détourner de tels sentiments qui ne blessent pas seulement les autres, mais à terme nous-mêmes.
La pratique de ahimsa requiert que l’on s’abstienne de causer ou de souhaiter du tort, de la douleur ou de la souffrance à toute forme de vie, y compris à soi-même et au monde dans lequel on vit. Cela requiert aussi que l’on dissuade les autres d’actions nuisibles ou violentes, que l’on intercède pour empêcher himsa ou le tort aux autres, en action, mot ou même pensée. Nous ne devrions pas seulement nous abstenir de causer du tort à tout être vivant, mais aussi à toutes les manifestations de la vie – il peut y avoir de la violence dans la façon dont on ferme une porte, dépasse quelqu’un sur une autoroute, appelle un nom, ou dans l’humeur aigre que vous infligez aux autres.
Les sceptiques peuvent douter : est-il réaliste d’attendre des humains qu’ils pratiquent ahimsa ? Après tout, ils peuvent argumenter que notre nature humaine est pleine d’agressivité, née de l’égoïsme. Et notre culture l’y encourage au travers de la glorification de la violence, de la compétition, du gâchis et de l’envie. Mais alors qu’il est vrai que la nature humaine a ses fragilités, elle a aussi ses forces, et plus encore le potentiel pour la compassion, l’amour et la bonté. Les humains ont l’unique capacité parmi tous les animaux de ne pas concevoir seulement leur propre potentiel pour la perfection, mais de noter aussi leurs imperfections, et de s’appliquer à faire un pont entre les deux.
Dans les temps modernes, inspirés par l’exemple de Mahatma Gandhi, nous avons été témoins du pouvoir transformateur et guérisseur d’ahimsa dans la philosophie et la pratique de l’action sociale non-violente, au travers de manifestations, grèves, piquets, sit-in, « teach-in » et de ralentissements de travail. Nous avons vu cela contribuer à la fin de la colonisation de l’Inde, de l’apartheid en Afrique du Sud, et au droit de vote des femmes en Amérique.
Comment pratiquer individuellement ahimsa au quotidien ?
A un certain point dans le développement spirituel d’une personne, ahimsa devient une expression du sentiment intérieur de l’unité avec toute chose. La révérence envers la vie devient sans effort. Jusque là, cependant, on doit s’observer, ainsi que son comportement personnel, en voyant l’interconnexion entre soi-même et les autres, localement et globalement, autant que les conséquences de ses pensées, ses mots et ses semences.
a. nos pensées. Nos pensées sont puissantes. Ensemble avec les émotions de notre corps vital elles déterminent nos mots et nos actions. Si nous avons des pensées et des émotions positives, tels que l’enthousiasme, l’amour, la sympathie, la confiance, nous pouvons inspirer et élever les autres. Mais si nous avons des pensées et des émotions négatives comme la colère, le ressentiment, la dépression, l’anxiété, l’orgueil, nous nuisons aux autres autour de nous. Même si nous ne voulons pas intentionnellement leur nuire, notre froideur et notre indifférence le font. A un niveau pratique, au lieu de penser aux autres de manière critique, nous pouvons choisir de les bénir, de leur souhaiter du bien. En aimant les autres, nous ne développons pas seulement notre niveau d’énergie, mais aussi celui des autres autour de nous. Alors nous devons prendre la responsabilité de comment nous nous présentons au monde, reconnaissant l’effet que nous avons sur eux à un niveau subtil de pensée et d’émotion. A ce niveau, ahimsa est vraiment une expression positive d’amour.
b. nos mots. Ce que nous choisissons de dire ou de ne pas dire a des conséquences. Nos mots peuvent nuire autres, particulièrement quand ils sont exprimés avec une émotion négative, comme la colère. Et ils nous nuisent à nous-mêmes, en créant de la confusion dans l’esprit. En étant silencieux, en disant seulement ce qui est nécessaire, après réflexion, seulement ce qui est édifiant pour les autres, nous pouvons apporter la paix non seulement aux autres, mais aussi à nous-mêmes. Quand nous sommes avec les autres, nous pouvons être le plus utile et le plus aimant en leur donnant notre complète attention, en tant qu’auditeur bon et sympathique. Notre plus grand don aux autres est le don de notre conscience ; et nous pouvons donner cela en étant complètement présent. Nous pouvons éviter d’offenser ou d’insuffler du ressentiment chez les autres en ne procurant pas de conseil indésirable. Quand nous sommes complètement présents et conscients, les autres autour de nous deviennent plus présents et conscients. La grâce naît spontanément comme une conséquence.
c. nos actions. Toutes nos actions ont des conséquences morales. Par exemple, comment notre travail affecte l’environnement. Comme nous sommes tous interdépendants, nous causons himsa à l’environnement quand nous ajoutons à l’impact des gaz à effets de serre notre consommation de viande, l’utilisation de l’automobile ou notre demande pour des formes d’énergie qui contribuent au réchauffement global ; l’ignorance de ces effets n’est pas une excuse. Nous sommes responsables, que nous le réalisions ou non. Et l’effet cumulatif est très important. Dans notre culture matérielle moderne, les valeurs prédominantes de consommation, compétition, individualisme et agressivité sont responsables des crises économique, environnementale, de santé, politique et sociale auxquelles nous sommes confrontés. La glorification de la violence est responsable des guerres, de l’abus des enfants, des femmes, des personnes âgées et de la plupart des plus de deux millions de personnes incarcérées aux Etats-Unis aujourd’hui. Même un petit effort pour changer nos habitudes égoïstes de consommation et pour remplacer ces valeurs par celles de ahimsa aura un effet significatif. Nous devons tous apprendre à simplifier, conserver, recycler, consommer des denrées alimentaires complètes cultivées localement, et à éviter de créer de la demande pour des produits dont la production cause des dommages non nécessaires à l’environnement. La première et principale action que nous devons tous faire si nous pratiquons ahimsa est de devenir végétarien. Il n’y a pas d’excuse pour contribuer à la souffrance de milliards de bêtes d’élevage, de volailles et de poissons, en vivant comme des êtres conscients qui ressentent la souffrance et qui évoluent en conscience) – ce que nous sommes précisément. On n’a simplement pas besoin de consommer de la nourriture non végétarienne pour être en bonne santé. Après avoir été un végétarien strict pendant quarante ans, j’ai récemment eu un bilan de santé complet,  avec de nombreux tests en laboratoire et j’ai été trouvé en excellente condition physique. De nombreuses études ont démontré que les populations en meilleure santé et vivant le plus longtemps sont végétariennes.
Nuire aux autres est une ultime nuisance à soi-même. Ahimsa commence avec soi-même incluant son corps et son esprit : les purifiant de l’égoïsme, de l’illusion et des habitudes négatives. Puis cela inclut l’environnement social immédiat : la famille, les amis, les collègues et les animaux de compagnie desquels on est responsable. Si nous ne pouvons pas toujours avoir de la compassion, nous pouvons au moins éviter de nuire délibérément aux autres. Nous avons besoin de cultiver un sens universel de responsabilité les uns pour les autres et pour la planète que nous partageons.
Pratiques suggérées de ahimsa :
1.     Nous avons besoin d’examiner notre vie personnelle, nos situations de travail, nos interactions sociales, pour observer comment nous pouvons appliquer ahimsa. Ensuite, visualisez-vous à la maison, au travail et dans des situations sociales, et imaginez votre réaction à certains challenges de pensée, de parole et d’action sans nuire.
2.     Analysez vos tendances bonnes et mauvaises. Enregistrez dans votre journal de méditation à la fin de chaque journée votre conduite, vos pensées, vos mots et vos actions. Soyez complètement honnêtes avec vous-mêmes et faites les changements nécessaires pour l’amélioration. Entrainez votre esprit à la pensée positive, aux pensées inspirantes.
3.     Affirmation. Chaque jour je deviens plus conscient. Je reste vigilant(e) envers les différences superficielles et les conflits. Je discrimine sagement. Je m’abstiendrai de critiquer, de trouver des fautes, de juger et d’accuser les autres d’erreurs. Je me considère, et les autres, dignes d’amour, de pardon et de respect. L’amour est ma nature divine et j’ai une capacité sans fin pour l’amour qui cherche toujours une expression à travers moi. Le Divin habite en chaque cœur. Toutes les personnes sont des expressions de la Vie unique.  Il n’y a pas de place pour causer du tort dans l’amour.
4.     Rendez service aux autres et  effectuez vos actions avec amour et conscience, offrant tous les fruits de vos actions au Divin. Pardonnez tous ceux qui vous ont « blessé ».
5.     Etudiez les vies des grandes âmes qui ont atteint la perfection en ne nuisant pas, tel Bouddha, Jésus Christ, Mahatma Gandhi et Saint François d’Assise.
© Droits d’auteur 2010 par Marshall Govindan

Bounded boundless Yogi!

To Yogi Bhajan, a public figure that brought Kundalini Yoga to the West in a very shamanic manner, gathering thousands of students and creating dozens of corporations in 30 years of restless sharing of his experience of seeker, “marriage is the highest yoga” – which we can understand as “through the challenge of confrontation and melting with the other we face the highest opportunity of self-realization”.
Yogi Bhajan repeated incessantly that we are on the edge of a very new age where collective consciousness is bound to raise. This collective consciousness (that begins to show signs of great evidence on such networks as the internet web) is a necessary step from individual to universal consciousness, step in which we learn to see the other as another part of ourselves, in which we pardon, allow and embrace any conflict situations within us and with all our relations.
According to indigenous worldview also, our times are blessed with a very special opportunity to put together all the “fragments of an unknown teaching”, the pieces of a huge puzzle of wisdom scattered in the 4 corners of the Earth that, if we don’t humbly receive in our open heart and mind, will be lost forever. According to them, this is a time for us to come back to our Elders and ask them to teach the world again how to live as One People united on One Planet.
These souls shall be very pure and white to contain the spirit of the all-colourful Rainbow of Life about to appear. Besides, in the purity of ourselves, we shall discover a unique frequency for us to vibrate, to be in perfect harmony and complete realization within the Whole. Bounded boundless Yogi!